Iker Andrés
Pamplona, 2013
¿Qué podemos hacer si queremos cartografiar una pradera cubierta de nieve? Parece que lo más evidente es dejar la hoja en blanco, inmaculada, réplica exacta del territorio que estamos representando. Una superficie lisa y uniforme que se extiende ante nuestra vista contenida en un papel en blanco entre nuestras manos. Tenemos el mapa perfecto. No podemos estar más equivocados.
Debajo de la nieve existe un universo de cosas dispuestas a ser sacadas a la luz, y eligiendo cuáles de estos elementos vamos a incorporar a nuestro mapa estamos creando toda una serie de relaciones imprevistas. Sin la nieve los elementos de la pradera se relacionan de forma casi natural; por proximidad, por semejanza, por su origen… Pero una vez cubierto todo y convertido en una superficie blanca las relaciones desaparecen, las semejanzas devienen en nada, y sólo se hacen visibles en la medida en que el cartógrafo las reclama para la vista. Dos rocas que antes estaban lejos ahora estarán íntimamente relacionadas si son los dos únicos elementos que hemos rescatado en nuestro mapa.
De esta misma manera funcionan las obras de Mireya Martín Larumbe. Traza líneas que unen sobre el papel elementos que pueden parecer ajenos, pero que existen bajo la capa de nieve unificadora que es el papel en blanco y que es, al fin y al cabo, la máscara con la que nos ocultamos cada uno de nosotros. Las líneas de Mireya se retuercen en el papel o en la pantalla y se transforman en plantas, animales, elementos anatómicos… un sin fin de referencias simbólicas tan abiertas que cada espectador las dota de un significado propio, reconociendo en cada obra una parte de sí mismo que hasta ahora le permanecía velada. Es por esto que resulta difícil permanecer indiferente ante una de las obras de Mireya. Nos asombran por la belleza de sus líneas y colores, por sus dimensiones, de lo diminuto a lo descomunal, por la sutileza de sus transformaciones, pero por lo que nos fascinan es por el reconocimiento de nosotros mismos que obtenemos en su contemplación, por la forma en que estos dibujos y animaciones dirigen hacia la introspección. No es extraño descubrirse a sí mismo viendo una de las animaciones que componen esta exposición y darse cuenta que de que la pieza ha terminado y empezado una y otra vez y que seguimos mirándola, incapaces de apartar la vista, descubriendo nuevos detalles a cada vuelta de ciclo. Por estos motivos, y respondiendo a la pregunta que encabeza estas palabras: “¿De qué habla una línea?” tenemos que contestar que en el caso de Mireya las líneas hablan de cada uno de nosotros contemplándose a sí mismo.
DE QUOI PARLE UNE LIGNE
(OU COMMENT EXPLORER UNE PRAIRIE ENNEIGÉE)
Iker Andrés
Pamplona, 2013
Que pouvons-nous faire lorsque nous voulons cartographier une prairie enneigée ? Il semble que le plus évident soit de laisser la feuille blanche, immaculée, une réplique exacte du territoire que nous représentons. Une superficie lisse et uniforme qui s’étend sous nos yeux, contenue dans une feuille blanche entre nos mains. Nous avons la carte parfaite. Mais nous nous trompons.
Sous la neige, il existe un univers de choses prêtes à être révélées à la lumière, et en choisissant quels sont les éléments que nous allons intégrer dans notre carte, nous créons toute une série de relations imprévues. Sans la neige, les éléments de la prairie sont en relation d’une manière presque naturelle : de par leur proximité, leur ressemblance, leur origine… Mais une fois que tout est recouvert et transformé en une surface blanche, les relations disparaissent, les ressemblances se transforment, et ne sont visibles que dans la mesure où le cartographe les offre à notre regard. Deux rochers qui auparavant étaient éloignés sont maintenant intimement liés car ce ne sont que les deux seuls éléments que nous avons sauvés sur notre carte.
Les œuvres de Mireya Martín Larumbe fonctionnent de la même manière. L’artiste trace des lignes qui unissent sur le papier des éléments qui semblent étrangers, mais qui existent sous la couche de neige unificatrice qu’est la feuille blanche et qui est, finalement, le masque derrière lequel se cache chacun de nous. Les lignes de Mireya se tordent sur la feuille ou sur l’écran et se transforment en plantes, en animaux, en éléments anatomiques… une série interminable de références symboliques si ouvertes que chaque spectateur leur donne un sens propre en reconnaissant dans chaque œuvre une partie de lui-même qui jusque-là restait voilée. C’est pourquoi, il est difficile de rester indifférent devant les œuvres de Mireya. Nous sommes stupéfaits par la beauté de leurs lignes et de leurs couleurs, par leurs dimensions, du tout petit au gigantesque, par la subtilité de leur transformation, mais ce qui nous fascine, c’est de nous reconnaître nous-mêmes dans leur contemplation, grâce à la manière par laquelle ces dessins et ces animations nous dirigent vers l’introspection. Il n’est pas étonnant de se découvrir soi-même en voyant l’une des animations qui composent cette exposition, et de se rendre compte que la pièce s’est achevée et a recommencé encore et encore et que nous continuons à la regarder, incapables de détourner les yeux, en découvrant de nouveaux détails à chaque nouveau cycle. C’est pourquoi, et pour répondre à la question du titre : « De quoi parle une ligne ? » Nous devons répondre que dans le cas de Mireya, les lignes parlent de chacun de nous se contemplant lui-même.