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Algunos ecos de mundos inquietantes

Gerardo Elorriaga
Bilbao, 2016

El peculiar imaginario de Mireya Martín Larumbe revela una intensa influencia decimonónica.

Mireya Martín Larumbe entiende su forma de dibujar como otra manera de hacer poesía y, en efecto, sus obras destilan una extraña lírica plagada de sombras, fantasmas, entidades que comparten una naturaleza dual, individuos que mantienen su apariencia humana, pero también despliegan raras relaciones con lo animal. Su exposición en el Espacio Marzana, nos participa de un universo complejo en el que la mujer adquiere todo el protagonismo. “Ella siempre ha sido el punto de partida a lo largo de toda mi trayectoria”, confiesa.

Esta propuesta parece remitir a un imaginario consolidado, pero, curiosamente, la autora navarra niega que su creación parta de un sólido principio conceptual. “Trabajo desde lo sensible y voy elaborando aparatos iconográficos”, señala y rechaza el uso de bocetos. La combinación de elementos, a menudo recurrentes, da lugar a artefactos que adquieren autonomía. Sus piezas son fruto del encuentro y abren caminos desde la experimentación.

El punto de vista femenino guía ese proceso en el que lo contingente y la asunción de contradicciones se convierten en útiles herramientas para afrontar encrucijadas, la tensión entre el deber y el deseo. “Creo en función de cómo me siento y las piezas cambian según los sitios que habito” indica. Esa exploración del mundo desde la condición de género la ha aproximado, según algunas interpretaciones, a la estética de la suiza Pipilotti Rist, aunque ella reconoce que su obra evidencia la influencia de la narrativa decimonónica, el terror y la morbidez de los relatos de Guy de Maupassant o la ruptura de la convención burguesa de Gustave Flaubert.

El misterio sobrevuela la producción exhibida en la galería bilbaína y Mireya explica su interés por no revelar literalmente, sino tan sólo entrever emociones, narrativas, el pulso continuo entre la vida y la muerte. El movimiento Arts and Crafts, el modernismo y su gusto por la ornamentación, o la carga poética de la Hermandad Prerrafaelita, parecen converger en un planteamiento aparentemente ajeno a las tendencias plásticas contemporáneas. “Estoy muy fuera de la corriente”, admite y, a la hora de autodefinirse, se decanta por la condición de dibujante, aunque su último proyecto incluya vídeo de animación y escultura.

Cierta sobriedad, casi canónica, caracteriza este relato visual de figuras y animales, que recurre a las formas circulares como una suerte de prisión. El intenso cromatismo de sus primeras creaciones ha dado paso, según cuenta, a la preponderancia del grafito, los tonos velados, las resoluciones sencillas y de gran contundencia expresiva que hablan de una fantasía desbocada, como si se tratara de una herencia del maestro Gustave Doré, como si la artista hubiera asumido su visión de los mundos más inquietantes.

DES ÉCHOS DE MONDES INQUIÉTANTS

Gerardo Elorriaga
Bilbao, 2016

L’imaginaire particulier de Mireya Martín Larumbe révèle une forte influence du XIXe siècle.

Mireya Martín Larumbe voit en son art du dessin une autre forme de poésie. En effet, ses œuvres dégagent un lyrisme étrange et pétri d’ombres, de fantasmes, d’êtres incarnant la dualité, d’individus conservant une apparence humaine, mais qui, d’autre part, présentent d’étranges relations avec le monde animal. Son exposition dans l’Espace Marzana nous ouvre un univers complexe dans lequel la femme joue le rôle principal. « Elle a toujours été mon point de départ, tout au long de mon parcours », confie l’artiste.

Cette suggestion semble refléter un imaginaire consolidé, mais curieusement, l’artiste navarraise rejette l’idée que sa création parte d’un concept figé. « Je m’appuie d’abord sur la sensibilité jusqu’à élaborer des instruments iconographiques », indique-t-elle en rejetant le recours à des esquisses. La combinaison d’éléments, souvent récurrents, donne naissance à des objets qui gagnent en autonomie. Ses pièces sont le fruit des rencontres et ouvrent de nouveaux horizons à partir de l’expérimentation.

Le point de vue féminin guide ce processus dans lequel le caractère imprévisible et l’acceptation des contradictions deviennent des outils précieux pour affronter les choix, la tension entre le devoir et le désir. « Je crée en fonction de mes émotions et mes pièces changent selon les lieux où je vis », indique-t-elle. Cette exploration du monde à travers le prisme du genre lui vaut, selon certaines interprétations, d’être comparée à l’esthétique de l’artiste suisse Pipilotti Rist, bien qu’elle reconnaisse que son œuvre révèle l’influence des récits du XIXe siècle, la terreur et la morbidité des nouvelles de Guy de Maupassant ou encore la rupture avec les conventions bourgeoises de Gustave Flaubert.

Le mystère règne sur les créations exposées dans la galerie de Bilbao, et Mireya décrit son intérêt à ne pas révéler explicitement, mais à suggérer uniquement par des émotions et des récits, l’épreuve de force continue entre la vie et la mort. Le mouvement Arts and Crafts, le modernisme et son goût pour l’ornementation, ou encore la charge poétique du préraphaélisme semblent se réunir dans une approche visiblement éloignée des tendances des arts plastiques contemporains. « Je suis en marge du courant actuel », admet-elle, et lorsqu’il s’agit pour elle de se définir, elle opte pour la qualité de dessinateur, même si dans son dernier projet se mêlaient vidéo d’animation et sculpture.

Une certaine sobriété, presque canonique, caractérise ce récit visuel de visages et d’animaux qui emprunte les formes circulaires pour évoquer une sorte d’emprisonnement. Elle raconte que le chromatisme intense de ses premières créations a laissé place à la supériorité du crayon graphite, aux tons voilés, aux résolutions simples dotées d’une grande force d’expression qui traduisent une imagination débridée, comme s’il s’agissait d’un héritage du grand Gustave Doré, comme si l’artiste avait accepté sa vision des mondes les plus inquiétants.